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alone in the Dead
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alone in the Dead
10 juillet 2007

la mort finit toujours par vous rattraper part I

Il fallait que je réfléchisse. Étions nous vraiment obligés de faire quelque chose? Est-ce que l'on était pas encore sous le coup de la testostérone qui nous avait stimulé lors de notre sauvetage? Après tout, on n'était pas obligé de jouer les héros, de se mouiller pour cette fille, chacun pour soi et dieu pour tous... Et puis, il fallait que l'on trouve une voiture, sans les clés de contact c'était plutôt « chaud la braise », et puis ces gars là étaient peut être plus de trois. Non, nous devions faire quelque chose parce que nous en avions le devoir, parce que l'on était du bon coté de la force. Je ne sais pas si je serais capable de vivre avec cette erreur sur la conscience. Ce qui fait que l'humanité est forte, c'est son coté « animal de société », nous vivons pour les autres et à travers les autres.

 

Toujours est-il qu'il fallait faire ou ne pas faire quelque chose de fou.

 

« Will, écoute je réfléchis a ce que l'on peut faire. Ce que je te propose c'est d'éviter de foncer bille en tête contrairement à ce que pouvaient faire les personnages de jeux de rôle que l'on incarnait il y a quelques années. Pendant ce temps, commence à rassembler les choses que l'on peut emporter d'ici : outils, bouffe, vêtements, etc. Pour ma part, je vais aller dans le vestiaire du personnel voir si par hasard je trouverais pas une clé de voiture qu'un employé aurait mis dans son placard. Dés que Stéphanie sort de sa douche, prend là avec toi, elle t'aidera dans cette tache ingrate mais indispensable.

- Ouais bonne idée.

- Pense aussi à aller faire un tour dans la boutique de la station-service, il y a sûrement deux trois ustensiles pour voiture qui pourraient nous servir, ou des mags-lite accompagnées de leurs piles... »

 

Je me dirigeais donc dans la direction du vestiaire du personnel de service, muni d'un pied de biche que j'avais trouvé sous le comptoir du bar de la cafétéria, pendant que mon ami ouvrait les placards,  chambres frigorifiques et autres lieux pouvant contenir des denrées comestibles.

 

Le vestiaires du personnel contenait une vingtaine d'armoires métalliques. La plupart contenait des habits que je récupérais dans un sac, en séparant les vêtements masculins des vêtements féminins. Je laissais de côté ceux qui m'apparaissait tout de suite trop petits. Je trouvais deux clés de voiture : une clé de renault et une clé de ford. La chance était avec nous.

 

Quelques dizaines de minutes plus tard, nous avions trié des vêtements et de la nourriture dans deux sacs de sport trouvés dans la station-service en lot d'un jeu quelconque. J'avais mis de coté trois petits sacs à dos dans lesquels j'avais mis deux cartes IGN (très utiles), une boussole, un grand couteau de cuisine et sa pierre à aiguiser, une mag-lite et des piles, des couteaux suisses quelques provisions, et des polars pour se détendre. Comme arme on allait se servir du pied de biche et d'une hache à incendie trouvée dans l'arrière boutique.

 

Nous étions prêt. Je rigolais même intérieurement en observant Will qui rangeait les quelques cartouches de cigarettes qu'il avait réussi à dénicher ici et là. Nous étions aux portes de la mort et ce bon vieux Will gardait toujours l'esprit pragmatique, contraint et forcé par l'implacable envie de nicotine.

 

J'avais déjà réfléchi à un plan d'évacuation pendant que nous rassemblions nos maigres possessions.  Stéphanie, pourtant toujours silencieuse sorti de sa léthargie.

 « Pourquoi avons nous fait ça?... Dit-elle d'une petite voix apeurée. Sentant la proximité d'une départ certain.

- Nous allons chercher tes compagnes d'infortunes. Dit mon pote Will sur un ton détaché.

- Je... Stéphanie tenta d'articuler quelque chose mais ils ne sortirent pas. Je ne pense pas qu'elle était franchement enchantée de revenir là-bas.

- Attendez moi là, je vais monter sur le toit, essayer de repérer si je trouve les voitures qui pourraient correspondre à ces clés que j'ai trouvé. »

...

 

La vision qu'offrait le toit de la cafétéria n'était pas des plus plaisante, même si nous avions l'impression que les morts nous avaient oublié, ce n'était qu'en partie vrai. Ils étaient toujours là, omniprésent, hantant chaque coin, telles des marionnettes asservies par leurs vieux réflexes de vivants. Je repérais les voitures sur le parking et testait les clés. Joie. Un clignotement familier se produisit à une trentaine de mètres de la cafétéria, il s'agissait d'une ford mondéo break. C'était bon signe, la batterie fonctionnait encore. Il ne restait plus qu'à...

 

... Je redescendis et exposa le plan que j'avais conçu pour sortir de notre planque et atteindre la voiture plus ou moins sans encombres. Celui-ci était simple et se basait sur une scène du deuxième film de G. ROMERO « Zombie ».

 

« Bon... Vous êtes prêt?... Dis-je en regardant mes deux compagnons. Mon ami Will, la clope au bec, son air abattu coutumier mais rassurant, et cette jeune fille qui avait connu la part sombre de l'humanité et que nous allions venger.

- Vous... Vous n'êtes pas obligé de faire ça. J'ai pas envie de retourner là-bas moi! Même si ce que je dis est dégueulasse pour mes anciennes compagnes de captivité. Mais elles sont peut être mortes à l'heure qu'il est.

- Tu sais, nous aussi on a peur, c'est humain. Le fait est que l'on ne peut pas rester la éternellement, les vivres vont finir par manquer et on est au milieu de nulle part. On devait y aller de toute façon, donc ce « projet » nous en offre la possibilité... Dis-je en essayant de minimiser ce que l'on avait entrepris de faire. »

 

Stéphanie nous regardait l'un et l'autre, avec le visage troublé. Était-ce la crainte de ce que nous allions faire ou autre chose?. Toujours est-il que Will, troublé lui aussi mais toujours aussi motivé, me soutenait, m'est avis, à cent pour cent. Dans la vie, « il y a deux types d'hommes, ceux qui ont un revolver chargé et ceux qui creusent » disait Clint Eastwood dans « le bon, la brute et le truand », moi je dirais plutôt que « dans la vie, il y a ceux qui agissent et ceux qui subissent ». Dans notre cas, il valait mieux agir que subir et finir dans l'estomac pourrissant d'une des loques zombifiées qui nous guettait dehors.

 

Est ce que le plan allait fonctionner? Stéphanie alla rejoindre la place que nous lui avions dévolu, à l'opposé de là où nous nous trouvions, près de la sortie de secours du fond de la cafétéria. Et puis nous passèrent à l'action. Will faisait du raffut pour « les » attirer de ce côté pendant que je m'entayais l'avant bras pour asperger de quelques gouttelettes de sang les premiers venus et peut être exciter la convoitise et la faim des autres. Notre plan avait l'air de fonctionner. Les morts-vivants sortaient de leur mutisme, et daignait tourner la tête de notre côté. La faim guidait de nouveaux leurs pires instincts cannibales et les forçaient comme des marionnettes mal articulées à se rendre près du lieu où se tenaient leurs proies trop bruyantes. Puis une fois convaincus qu'ils étaient tous plus ou moins là, nous nous précipitâmes de l'autre côté où nous attendait Stéphanie. Il fallait agir vite, Will prit Stéphanie par la main en lui tendant le pied de biche, et se préparait à me suivre, concentré.

 

J'ouvris la porte brusquement en essayant qu'elle ne claque pas. Je sortis en premier. Les zombies semblaient avoir tous été attiré par le bruit que nous avions fait de l'autre côté. Mon plan, pour ce qu'il était, avait fonctionné. Prudemment, nous progressions vers la voiture qui avait répondu positivement aux clés de contact que j'avais trouvé. Les zombies ne nous avaient pas encore repéré.

Le zombie, abruti par définition, mais tellement effroyable. On se demande comment les héros de films du genre arrivent à se faire coincer et dévorer. Mais quand on est dans leur situation, on ne pense jamais à tout, et puis vient se greffer la panique, le stress et surtout le nombre d'opposant sortis des cimeterres. Ils sont peut-être lents, cons et dénués de conscience, mais ils sont terriblement nombreux. Nombreux et mortels. De ce que j'en avais vu, une seule morsure suffisait et l'on finissait condamné à finir comme eux. Enfin, quand on avait pas la malchance de finir en hachis parmentier.

 

Bref, pour l'instant la chance nous souriait. Nous étions dans la voiture sans encombres, rassurés. Stéphanie était à l'arrière et par réflexes était en train de verrouiller les portes, et mon Will était avec moi à l'avant.

 

La voiture toussota mais démarra presque aussitôt. Notre bonne étoile avait décidé de nous sourire pour le moment, c'était une bonne chose. Et que rêver de plus, on avait quasiment le plein. C'est beau quand tout se déroule à merveille.

 

Mais il fallait rester concentré sur ce que nous allions faire. Après tout, il y a peine quelques jours, nous sortions d'un grave accident de la route. Will se tenait d'ailleurs l'épaule qui avait été démise lors du crash. Je pris la sortie de l'aire de repos.

 

« tu te rappelles comment aller dans la maison des ordures qui t'ont suivi, Stéphanie?... Lui demandais je en me retournant.

- oui, je crois... »

 

...

 

Nous avions tourné un peu plus d'une heure pour trouver le bon chemin. Mais Stéphanie finit par nous indiquer le bon sur ses propres souvenirs. Je crois bien que Will avait du fumer un paquet de cigarettes en entier pendant le délai de route. La maison était dans un hameau, bien à l'écart des autres, quasiment au milieu des bois d'après ce que nous avait dit Stéphanie. Une fois que nous nous trouvions à moins d'un kilomètre et demi, à peu près, je stoppais la voiture. Nous allions faire le reste à pied. Les zombies n'avaient pas l'air d'être trop nombreux dans le coin. Bien sûr, de temps à autre nous entendions un râle ici ou là, preuve qu'ils étaient tout de même les maîtres de ces bois. La maison était désormais visible au travers des branches.

 

« Bon... Y a plus qu'à, comme on dit, hein? Dis-je en me tournant vers mes deux compagnons. Ils étaient tous les deux en train de regarder sur le côté.

- Oh mon dieu la pauvre... avait dit Stéphanie d'une toute petite voix en indiquant l'endroit qu'elle regardait. »

 

Je me tournais et vit une jeune femme qui approchait. Sauf que ses yeux étaient bleu comme la mort, une partie de son coup était manquante et ses viscères la suivait comme autant de petits chiens dociles.

 

le récit précédent

premiere partie de l'histoire





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